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Les différents impacts de la livraison sur l’environnement et la société

L’empreinte carbone mondiale du géant de la livraison Amazon est équivalente à celle de la Bolivie.

Aujourd’hui, la livraison à domicile est en plein essor et plus particulièrement le e-commerce avec 100 milliards d’euros de chiffre d’affaire en France. Pourtant, cela a de lourdes conséquences sur l’environnement et sur la société. En effet, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, un achat sur un site de e-commerce émet l’équivalent d’un kilomètre en voiture soit 12 grammes de CO2. En France, en 2018, un million de colis ont été livrés, si l’on fait le calcul, cela représente d’importantes conséquences sur la planète.

Heureusement, de plus en plus d’acteurs se mobilisent comme par exemple l’état afin de limiter les dégâts.

Un vrai poblème de société

Commander un produit en quelques clics, depuis son canapé est devenu un phénomène tout à fait normal pour nous. Certains pensent même que commander en ligne est plus responsable que d’acheter en magasin car cela évite de se déplacer en utilisant la voiture. Dans le fond, cela peut s’avérer juste si tous les colis sont livrés en point relais afin de permettre au transporteur d’effectuer une seule livraison. Pourtant, cela est sans compter l’apparition de nouveaux modes de livraison. En effet, la plupart des livraisons ne sont font maintenant plus en point relais mais à domicile et beaucoup de consommateurs optent pour la livraison express soit la pire situation pour la planète.

La crise sanitaire du Covid-19 n’a rien fait pour arranger les choses. Avec la fermeture d’une grande majorité des magasins et à cause du confinement, les ventes en ligne ainsi que les livraisons ont fortement augmenté. Avant l’épidémie, les ventes en ligne représentaient, 9,8% du commerce de détail contre 13,4% aujourd’hui ce qui représente trois ou quatre ans de croissance en une année.

Pour une grande partie de la société, commander en ligne et se faire livrer à domicile est quelque chose de banal, voire d’automatique. Peu de personnes prennent en compte les effets de la livraison sur la planète mais aussi sur les petits commerces. Il est donc nécessaire de faire évoluer les habitudes des consommateurs et de susciter une prise de conscience collective.

Les alternative à la livraison ultra polluante

Dans la mesure où les magasins sont ouverts, il est possible d’utiliser le système de click-and-collect, que beaucoup d’entreprises ont mis en place suite à la crise sanitaire. Cela permet de réaliser un gain de temps considérable en réservant son produit depuis son téléphone ou son ordinateur et en le récupérant dans son commerce de proximité. Ce système favorise l’économie locale, offre un soutien aux petits commerces et représente beaucoup moins de pollution, même si le consommateur se déplace en voiture.

Ne pas renvoyer ses colis n’est pas quelque chose de difficile et représente un grand geste pour la planète.

En effet, le renvoi nécessite beaucoup plus de déplacement de la part des transporteurs. Les colis transitent parfois par plusieurs pays, ce qui alourdit fortement le bilan carbone. En 2019, 110 millions de colis Amazon on été retournés. Avant de commander des vêtements en plusieurs tailles pour ensuite les réexpédier, il est préférable de vérifier correctement sa taille ou bien de favoriser la seconde main en revendant les vêtements en dépôt vente par exemple.

L’emballage des colis joue lui aussi un rôle dans la pollution de la planète. En adaptant les formats d’emballages afin de les adapter aux dimensions des produits et en limitant le suremballage, cela limite la pollution plastique et réduit considérablement l’espace dans les camions de livraisons qui auront ainsi moins de trajets à faire. Un colis est en moyenne à 44% vide, ce qui engendre chaque année l’émission de 122 tonnes de CO2.

Il est également important de bien renseigner son adresse pour que le colis arrive à destination en un seul trajet. En effet, on compte environ 23% d’échecs de livraison en France, ce qui nécessite du transport supplémentaire et donc plus d’émissions de CO2.

Enfin, le fait de privilégier la livraison en point relais et d’éviter l’option express permet de limiter le transport et l’empreinte carbone. La livraison express notamment, entraine l’utilisation de plus de camions, qui sont souvent à moitiés vides. En moyenne, les camions qui livrent sont à 43% vides.

Parce que beaucoup de consommateurs n’ont pas conscience des effets entrainés par la livraison, l’Etat à décidé de se mobiliser.

L’urgence de stopper la livraison à domicile au travers une régulation politique

Pour savoir ce que pensent les Français de la livraison à domicile et de ses conséquences, la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable au Sénat a lancé une grande consultation ouverte. Les Français peuvent donc répondre à un questionnaire en moins de 10 minutes. Ce questionnaire a pour but de connaître l’état d’esprit des consommateurs pour ensuite appliquer des mesures de prévention afin d’amener à une prise de conscience générale. Les personnes qui acceptent de répondre doivent par exemple dire si elles seraient capables de ne pas acheter un produit si sa livraison avec un lourd impact sur l’environnement ou bien à allonger les délais de livraison afin de réduire le bilan carbone.

Il est important que les politiques et les consommateurs se mobilisent pour le changement mais si les entreprises ne s’impliquent pas à leur tour, les efforts fournis n’auront que peu de répercussions. En effet, les sites de e-commerce et transporteurs ont aussi leur part de responsabilité et doivent concrètement s’engager pour préserver au maximum la planète.

Certaines entreprises et transporteurs se mobilisent

Les entreprises ont avant tout un objectif de satisfaction client. En ce sens, ils mettent en place différents dispositifs comme la livraison express gratuite et le renvoi de colis. Il n’existe pas de solution miracle face à la livraison car celle-ci ne peut pas être supprimée mais les entreprises peuvent faire certains efforts, notamment au niveau de la sensibilisation de leurs clients. Si par exemple, un consommateur décide de choisir la livraison express, une petite notification pourrait apparaître avec le message suivant : « As-tu réellement besoin de ce produit pour demain ? En choisissant cette option, cela génèrera beaucoup plus d’émission de CO2. »

Fort heureusement, certaines entreprises tentent aujourd’hui de limiter les dégâts.

C’est par exemple le cas de Zalando qui propose à ses clients de payer une taxe carbone afin de compenser le coût de la livraison. Les fonds récoltés sont ensuite investis dans la recherche pour la réduction d’émission de carbone. Zalando travaille actuellement avec Gold Standard, une société qui est spécialisée dans la certification et l’organisation de projets visant à réduire l’empreinte carbone. De même, la start-up Paygreen aide les commerçants à calculer l’empreinte carbone de la livraison pour l’inclure dans leur parcours d’achat.

En France, il y a par exemple La Poste a mis en place 30 000 véhicules électriques et finance divers projets de compensation carbone à travers le monde. De plus, Colis Privé est un transporteur très engagé et collabore avec des sous-traitants spécialisés dans les livraisons alternatives. Cela se traduit par une coopération locale afin de livrer avec des véhicules électriques ou bien des vélos-cargos.

Pour aller plus loin

Que ce soit les consommateurs, l’Etat, les entreprises ou encore les transporteurs, chacun peut contribuer à son échelle à limiter la catastrophe écologique engendrée par les livraisons.

Face à ce constat, les consommateurs se doivent de privilégier des livraisons plus responsables comme le point relais et éviter la livraison express ainsi que renvoi de colis. Dans l’idéal l’utilisation permanente du click-and-collect serait la meilleure solution.

L’Etat quand à lui, à un rôle à jouer dans la sensibilisation de la population aux conséquences de la livraison et dans la réglementation au niveau des entreprises.

Les entreprises et les transporteurs quant à eux, ont pour mission de trouver des solutions alternatives plus verte afin de restreinte leur émission de CO2. Heureusement, des entreprises spécialisées dans la livraison écologique commencent à voir le jour en mettant en place des solutions comme par exemple Vert Chez Vous qui est spécialisé dans la logistique urbaine éco-responsable ou encore Cocolis qui propose un système de livraison écologique et économique. De quoi redonner de l’espoir !

Sources

  • https://www.bfmtv.com/economie/consommation/le-senat-veut-evaluer-l-importance-accordee-a-l-impact-environnemental-des-livraisons_AN-202103240237.html
  • https://start.lesechos.fr/societe/environnement/livraison-a-domicile-comment-limiter-son-impact-environnemental-1225176
  • https://studio-ethis.com/impact-du-e-commerce-sur-lenvironnement-vers-une-livraison-ecologique
  • https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_les-effets-nefastes-de-la-livraison-de-colis-sur-l-environnement?id=10716655
  • https://www.capital.fr/entreprises-marches/covid-19-confinement-le-e-commerce-a-explose-en-france-en-2020-1393110
  • beev.co/rse/dernier-kilometre/?cn-reloaded=1
  • wedemain.fr/dechiffrer/quel-est-le-cout-ecologique-des-livraisons_a4456-html/

Une réponse

  1. Avec amazon, et le e-commerce en général, je co-voiture mes colis ! Au lieu de sortir 10 fois ma voiture personnelle pour aller au magasin de bricolage, puis au magasin d’électro-ménager, au magasin de fourniture de matériel d’art, etc…, puis dans d’autres magasin parce que je n’ai pas trouvé le matériel que je voulais à mon premier essai, mes colis viennent à moi dans une camionnette qui sert à la livraison d’autres consommateurs. Du vrai co-voiturage.
    Pour chiffrer le cout écologique, il faut prendre en compte les déplacements que je ne ferais pas avec ma propre voiture. Et vous verrez, le résultat est dans l’autre sens.

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